Ailee Mc Cullen - 19 ans

“Tous les soirs j'm'égare dans la vingt-cinquième heure.”

« Souris l’amie ! Aucune personne ne vaut la peine que tu pleures. Relèves-toi et avances ! La vie est faite de si belles choses ! » Pleurer ? Avait-elle ne serait-ce qu’un chagrin au fond d’elle ? A moins que ce soit son accoutrement qui lui vaut ses paroles. C’était sans doute plus ça. Lorsqu’une petite tête brune passe les grilles de la cité universitaire, vêtue d’un pull informe, trop grand pour elle et surtout aussi noir que les plumes d’un corbeau, les étudiants n’ont plus qu’un nom à la bouche : Ailee. Ou « la gothique », « la dépressive ». Les gens sont bêtes, incapables de voir ce que peuvent cacher les vêtements de quelqu’un. Qui a dit qu’elle était dépressive ? Ou même gothique ? Il n’en est rien ! Ailee est une jeune femme amicale bien que solitaire. Elle n’est simplement pas du genre à faire confiance aux autres personnes. Mais elle aime la vie, elle ne souffre que de l’absence d’un père qui, pour des raisons qui lui échappe encore, est partit, les laissant seules, elle et sa mère. Et même si son père lui manque, ça mère endosse les deux rôles à merveille. Ailee n’est pas dépressive, elle est simplement consciente de beaucoup de choses, et elle est certainement plus mature que des personnes de son âge. Ayant été élevée par un seul parent, elle ne pouvait pas tellement se permettre de faire l’enfant. Mais elle a la joie de vivre, elle aime sortir prendre l’air, voir le peu d’amis qu’elle possède. Les festivals de musique, les voyages, elle est même la première a y traîné son entourage. Mais les gens ne cherchent juste pas à savoir. Personne ne veut fréquenter une « gothique » alors qu’elle cherche simplement à se fondre dans la masse. Mais peut-être qu’au fond, ça la démarque encore plus des autres. 

Intelligente, aimant l’école, jamais elle n’a choisi la facilité, et plutôt que faire des études de lettres comme on l’aurait pensé venant d’elle, Ailee a choisi la scientifique. Bonne en maths, mais surtout grande fan de biologie, on peut aussi comprendre son surnom de gothique. Les autres personnes s’imaginent peut-être qu’elle est satanique ? La jeune femme en rirait, ne prenant même pas ça au sérieux. En réalité, elle se fichait bien des remarques qu’on pouvait lui faire, des insultes ou autres brimades. Elle était plus forte que ça. Elle avait survécu à la période du lycée. Trois longues années où elle avait la risée des élèves. Elle était le genre de fille qu’on enfermait dans les douches en plein hiver pour l’arroser d’eau froide, elle était la fille sur laquelle on renversait son plateau à la cafétéria. Et pourtant, jamais elle n’a changé d’établissement, jamais elle ne s’est plainte, parce qu’elle savait qu’en arrivant à l’université, plus rien ne serait pareil. Poursuivant ses études en biologie et biotechnologie, son rêve était de découvrir un antidote contre des maladies telles que les cancers ou le virus du HIV, et ainsi, peut-être sauver des millions de vies./Cherry.